Georges MATHIEU (1921-2012) - Lot 168

Lot 168
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Estimation :
100000 - 150000 EUR
Georges MATHIEU (1921-2012) - Lot 168
Georges MATHIEU (1921-2012) Galatée, 1970 Huile sur toile, signée et datée en bas à droite, titrée au revers sur le châssis 97 x 195 cm Exposition : Mathieu, Galerie Veranneman, Bruxelles, du 14 janvier 1971 au 6 février 1971 (étiquette au dos) Provenance : collection privée, Paris En 1970, après sa centième exposition au musée de Rennes, Georges Mathieu se retire dans une certaine solitude créatrice afin de se consacrer à une série de quatre-vingts toiles d’inspirations spirituelles et historiques, parallèlement à la création de médailles célébrant certains événements jugés déterminants pour la pensée et de la sensibilité occidentale. C’est le début de la Période Royale, dont les aspirations marquent de manière décisive l’évolution de sa création. Galatée résulte de cet élan créateur, où la peinture de l’artiste se distingue par sa majesté et son intensité singulière. Dans la continuité des hommages que l’artiste adresse aux grands compositeurs Corelli, Couperin, Lully ou Philidor dans le corpus de cette Période Royale, le titre de notre œuvre renvoie vraisemblablement à l’acte de ballet Pygmalion de Jean-Philippe Rameau, créé en 1748 et considéré comme l’un de ses chefs-d’œuvre et parmi les plus joués du XVIIIe siècle. Inspiré des Métamorphoses d’Ovide, cette légende antique met en scène Galatée, statue idéale dont le sculpteur Pygmalion tombe éperdument amoureux, avant qu’Aphrodite ne lui donne vie. En choisissant cette référence, Mathieu transpose dans le champ de l’abstraction lyrique un mythe fondateur de la création artistique, topos qui depuis des siècles a inspiré des artistes éclectiques, tous fascinés par l’idée d’un génie qui saurait, par la seule force de son geste et de son esprit, engendrer la beauté absolue. Présentée dès 1971 à la Galerie Veranneman à Bruxelles, notre œuvre témoigne de cette plénitude atteinte par l’artiste dans ces années et parfaitement décrite par Pierre Dehaye, directeur de la Monnaie, dans la préface du catalogue que l’institution nationale consacre à l’artiste en 1971 : Chaque toile est une fête. Ces œuvres accomplissent comme une rupture avec nombre de celles qui précédaient. Ici plus de cris ni langueurs. Rien qu’une flamboyante maîtrise, assurée, joyeuse. C’est l’heure de la plénitude. Un concours radieux des forces vives. Même si la fête est nocturne, comme l’Hommage à Couperin, la ténèbre est chaude, le mystère sans angoisse. Il ne peut rien y advenir que d’heureux. Les Hommages à Philidor, à Lully, c’est la gloire même du Grand Siècle. Fête dans l’État. Ou plutôt, état de fête ». Avec Galatée, la peinture Georges Mathieu réincarne l’acte créateur de Pygmalion, donnant vie, par le mouvement et la couleur, à une œuvre aussi baroque qu’équilibrée, une apothéose lumineuse du rythme, la plus fougueuse et glorieuse déclaration d’amour à la peinture.
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