Entretien avec les fondateurs de l’étude Crait+Müller

Quel est votre parcours ?

Thomas Müller : “Mon père fréquentait beaucoup les brocantes et la salle de ventes de Chartres au sein de laquelle j’ai fait mon premier stage en tant que lycéen après avoir choisi l’option “’histoire de l'art”. J’ai suivi ensuite des études d’histoire de l’art à la Faculté sans savoir exactement où je me dirigeais et mon intérêt s’est rapidement tourné vers le marché de l’art. J’ai travaillé pour des artistes puis étudié le droit à Paris 1 et après avoir effectué un stage chez Artcurial puis travaillé à la salle des ventes de Chartres, j’ai obtenu mon diplôme la même année que Guillaume en 2010.
 
Guillaume Crait : “Je viens d’une famille de collectionneurs aimant le Cubisme et l’Art Déco. J’ai débuté mes études par une école de commerce à Paris, l’EBS (European Business School). En 2003 je suis parti vivre à New-York puis à Madrid passant la majeure partie de mon temps à visiter les galeries d’art et les musées. De retour à Paris, et après mon diplôme, je décida de présenter le concours de l’École du Louvre. Ce furent trois années difficiles mais passionnantes à l’issue desquelles je passai l’examen de Commissaire-Priseur. Après plusieurs stages notamment chez TAJAN et à Versailles, je rencontrai Thomas.”

Avez-vous des époques artistiques ou des médiums de prédilection dans l’art ?

Thomas Müller : “L’art contemporain pour ma part. J’ai commencé à travailler avec l’artiste Ben. A 18 ans, j’étais féru d’art contemporain et achetais déjà des œuvres ! Une des premières fut une encre de Debré acquise à Tours. Pour pouvoir constituer une collection et plus tard acheter ma charge, j’ai travaillé pendant sept ans au péage de Saint Arnoult dans les cabines d’autoroute la nuit et le dimanche ! Pendant un temps, je travaillais aussi, la journée, à la salle des ventes de Chartres. C’était épuisant mais j’étais passionné. Je ne partais pas en vacances, je n’allais pas au restaurant, toutes mes économies passaient dans l’achat de tableaux notamment en salle des ventes. J’ai assisté le plasticien Mathieu Mercier pendant une année en échange d’une œuvre que je désirais particulièrement.”
 
Guillaume Crait : “J’aime les livres, la peinture et la musique. J’ai toujours été très curieux, François Tajan m’avait mis au défi de monter une vente de bandes-dessinées, je me suis débrouillé avec un téléphone et un ordinateur, la vente fut une réussite. L’art contemporain m’intéresse également beaucoup, tout particulièrement l’abstraction géométrique et lyrique d’après-guerre.
 

Comment est née l’étude Crait+Müller ?

"Nous avons chacun tenu le marteau dans diverses études à Paris et en province pendant quelques années (Versailles Enchères, British Auction Cars, Wapler). Le hasard a voulu que nous soyons amenés à travailler conjointement sur quelques dossiers. Durant cette période, nous avons considérablement développé notre réseau de vendeurs. C’est alors que nous avons décidé d’associer nos compétences et de nous lancer en 2016.L’implantation de notre étude dans le quartier Drouot s’est imposée comme une évidence.”