FONDS BOUTHEMARD - Lot 253

Lot 253.2
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Résultat : NC
FONDS BOUTHEMARD - Lot 253
FONDS BOUTHEMARD Conservé précieusement depuis près de 120 ans, l’incroyable fonds « Bouthemard » est in- trinsèquement lié à cette période faste pour la valorisation du Patrimoine français que fut la fin du xixe siècle. Composé de centaines de moulages, de fragments originaux issus de décors médiévaux et renaissants et d’éléments décoratifs modernes, cet ensemble témoigne de l’activité florissante d’une entreprise en maçonnerie active pour le compte de chantiers de rénovation d’édifices de la région chartraine dans le dernier tiers du XIXe siècle. En 1869 Louis-Xavier Bouthemard (né en 1815), maçon de profession, reprend à son compte « les travaux de la cathédrale » à la suite de l’entreprise Bourgeois. Son fils Louis (né en 1841) prend sa succession en 1876. Tous deux travaillent au service du ministère des Cultes, sous la direction de l’architecte Emile Boeswillwald (1857-1896), successeur de Jean-Baptiste Lassus, au chantier abyssal de restauration de la cathédrale de Chartres. Pendant près de trois décennies d’activité, ils contribuent à la rénovation de parties majeures de l’une des plus belles cathédrales gothiques de France, notamment à la restauration de la chapelle Vendôme ou à la reprise de la grande rosace du pignon du transept méridional. En 1884, les procès-verbaux de la Société archéologique d’Eure-et-Loir rappelle d’ailleurs « que le Congrès des architectes a décerné à M. Bouthemard une médaille pour l'intelligence avec laquelle il a restauré la rosace du portail Sud ». Lors de ces travaux de la cathédrale, les Bouthemard père et fils supervisent le travail d’un certain nombre de sculpteurs comme Parfait, Journée, Fritel ou Duvieux qui sont sollicités pour réaliser des campagnes d’estampage et exécuter les copies de remplacement. La technique de l’estampage a pour avantage de produire un moulage figurant strictement l’état d’un sujet à l’instant de sa prise d’empreinte. Elle permet aussi de produire des documents de travail multiples distribués dans diverses institutions (musées, dépôts, collections privées), pouvant servir d’étalon de référence ou de source d’inspiration dans le cadre d’un atelier ou d’une école. Cette pratique a été inaugurée par Lassus, disciple de Viollet-Le-Duc responsable des travaux de la cathédrale de Chartres de 1845 à son décès en 1857 qui s’est engagé dans une restauration où la recherche d’exactitude archéologique prédomine. Pour recevoir ces estampages et moulages, Lassus fait aménager, dès 1848, un dépôt lapidaire dans la crypte de la cathédrale. Ses successeurs, Émile Boeswillwald (1857-1896) et Antonin Paul Selmersheim (1896-1916) poursuivent cette politique reprise par la société Bouthemard pour une grande partie de ses chantiers, et ainsi que pour celui de la cathédrale. Si l’ensemble des moulages issus de certains de ces estampages, ainsi que les fragments lapidaires provenant de la cathédrale de Chartres conservés dans le fonds Bouthemard / Chedeville ont fait l’objet d’une identification et d’une restitution exemplaire auprès des Services de la Drac, les oeuvres alloties pour cette vente proviennent d’autres chantiers. La société Bouthemard qui comprend une part d’activités dédiée à la rénovation du patrimoine et une autre à la construction contemporaine (marbrerie active jusqu’au moins 1930) est en effet intervenue sur d’autres projets à Chartres et aux alentours, tels que l’annexe de la chapelle de la Brèche, le bâtiment du bureau de Poste vers le cloître Notre-Dame, la chapelle des soeurs Notre-Dame rue des Jubelines, le monument de coeur de l’évêque de Chartres Monseigneur Lagrange au Séminaire de Saint Chéron ou encore le tabernacle du maitre-autel de l’église de Denonville. L’ensemble, conservé jusqu’à présent par les successeurs de Bouthemard, n'est pas seulement le vestige d’un fonds d’entreprise. Il a aussi revêtu un caractère de collection à l’intérêt local notoire. Connu du public chartrain, il manifestait l’intérêt et l’amour de l’art que Louis Bouthemard a entretenu durant toute sa carrière. Une grande partie des oeuvres, dont certaines originales, comme le retable de l’église de Chuisnes et quatre tympans en plâtre provenant de l’ancienne salle Saint-Côme, était exposée dans son petit musée privé situé dans une partie de sa propriété appelée « la galerie ». Lorsque Louis Bouthemard décède en 1914 après avoir été élu conseiller municipal et conservateur du musée de la société archéologique d’Eure-et-Loir, son hommage funèbre lu en séance du 18 février 1915 le présente en ces termes : « […] M. Bouthemard, essentiellement conservateur dans ses actes, intransigeant même dans ses manifestations, aimait retirer du tombereau des démolitions ou sauver des transformations maladroites faites sous
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