Brevet du roi Henri IV nommant Paul Bragard... - Lot 131 - Crait + Müller

Lot 131
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Brevet du roi Henri IV nommant Paul Bragard... - Lot 131 - Crait + Müller
Brevet du roi Henri IV nommant Paul Bragard capitaine d'une compagnie de cent hommes de guerre à pied, l'une des dix compagnies du régiment placé sous les ordres du duc d'Epernon. 11 mai 1610. Pièce sur parchemin (22 x 44 cm) sous cadre ancien. - Signature autographe du roi et contreseing de son secrétaire de Neufville. Cachet de cire brunie (autrefois sans doute jaune). - Cachet usé. Défauts et manques au cadre - Le 25 mars 1609, la mort de Jean-Guillaume, duc de Clèves et de Juliers, ravive la question religieuse en Europe, les différents prétendants à la succession - d'ailleurs tous protestants - étant soutenus les uns (le duc de Brandebourg et le comte du Palatinat) par les puissances protestantes et assimilées ; l'autre (l'Electeur de Saxe) par l'empereur Rodolphe II, les Espagnols et la papauté. Henri IV, qui ne saurait laisser les Habsbourg s'emparer de la principauté de Juliers, stratégiquement importante, est aspiré dans la spirale d'une guerre européenne. Le 23 février 1610, un traité d'alliance est conclu entre Henri IV et les princes de l'alliance évangélique (Provinces Unies, Angleterre) puis, le 25 avril avec Charles-Emmanuel de Savoie, contre les Espagnols. Le 11 mai, comme on le voit par la présente pièce, Henri IV fait lever des troupes et s'assure pour ce faire de personnes fiables et expérimentées. Fils de Balthazar de Bragard, fidèle lieutenant de Lesdiguières en Dauphiné, Paul Autard de Bragard est rempli de toutes les qualités dont Henri IV pare ses fidèles : « vaillant et expérimenté personnage, de l'affection et fidélité duquel nous ayons entière assurance » et possédant « loyauté, preudhommie, expérience et bonne diligence ». Par les présentes lettres « signées de notre main », Bragard est nommé capitaine d'une compagnie de cent hommes qu'il doit lever en Provence. Le 13 mai, la reine Marie Médicis est sacrée à Saint-Denis et reçoit officiellement la régence du royaume des mains du roi. Celui-ci s'apprête à partir en campagne à la tête d'une armée de 100 000 hommes pourvue par Sully d'une artillerie puissante et d'une bonne logistique. Il est inutile d'imaginer ce qu'aurait pu être cette guerre : un immense gâchis ou au contraire l'imposition, avec près d'un demi-siècle d'avance sur les traités de Westphalie, de l'arbitrage français sur l'Europe. On ne le saura jamais. Le 14 mai, Henri IV tombe sous les coups de couteau de Ravaillac. Nous avons sans doute ici l'un des derniers documents signé de la main du roi (transcription intégrale sur demande).
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